lundi 15 décembre 2008

Propos sur la conférence portant à la problématique : « qu’est-ce qu’une vraie réforme?

Le sujet dans cette conférence était de savoir ce qu’est une bonne réforme, une vraie réforme, une réforme efficace… Pour aborder ce thème, quel meilleur endroit que la maison de la magie à Blois ! Dans un vrai théâtre, où les acteurs étaient politiciens et historiens, où les questions étaient parfois véritables, souvent rhétoriques. Je m’attarderai sur l’aspect critique. Après une description plus ou moins nécessaire des protagonistes [M. Lang, M. Hirsch, M. Prou…], le débat était lancé : « qu’est-ce qu’une vraie réforme? » Tout d’abord, il fallait partir de la genèse de la procédure réformatrice; à de quel moment devons-nous faire une réforme? La réponse unanime : « la situation de crise!» Mais faut-il attendre une telle crise pour agir? La prévention avait-elle un sens dans ce débat? On avait beau pencher l’oreille vers la scène, aucune place dans les propos échangés à l’idée d’une réforme préventive! A ce titre, la réforme suppose « une situation de force » [pour reprendre les mots de M. Lang], plutôt qu’une situation de crise. De force, parce que la société la rend impérative, si l’on comprend bien les choses. Et c’est à ce moment qu’entraient en jeu les historiens, en ce qu’ils nous ont donné la définition de la réforme dans l’évolution de la société. D’après eux, on peut voir le mot réforme dans trois époques distinctes : l’époque médiévale, l’époque des révolutionnaires, et aujourd’hui. De surcroît, dans l’époque médiévale, on imagine le roi qui pose les termes de sa réforme, un point c’est tout… Mais le mot réforme n’avait pas ce sens politique qu’on lui attribue aujourd’hui. On peut le définir de deux façons : soit une transformation casuelle, soit le fait de rembourser ses dettes. Apparemment, la réforme était intégralement dénuée de son sens politique à cette époque. Dans le cadre de la Révolution, la réforme était portée par les réformistes souvent contre l’idée de société définie par les révolutionnaires. Même si les deux parties souhaitaient toutes deux une réforme de la société, qu’elle soit progressive ou immédiate. A ce moment [le XIXème siècle], il apparaît que le mot a un rapport plus étroit avec la politique. Enfin. De sorte que la vision que nous avons de la réforme est toute jeunette, quand on pense qu’elle prend tout son sens, il y a deux siècles. Mais justement à quoi sert- elle aujourd’hui? Comme nous le soulignons tout à l’heure, elle est utile à la société mais surtout au corps politique en temps de crise. Ainsi, la crise économique que le monde connaît aujourd’hui suppose une réforme au plus vite. Comme si l’urgence justifiait la pratique. D’ailleurs comme le disait M. Prou on use de la réforme « généralement quand tout va mal ». Mais une question apparaît : quelle est le degré de la réforme? A cette question, les acteurs du débat nous proposent la réforme en trois temps : la réformette, la réforme de structure, et la réforme opportuniste. Réformette en ce qu’elle ne change qu’un seul élément et non le dispositif en entier. Comme si cet élément était le grain sable dans la machine, de sorte qu’il faut le souffler pour que le rouage fonctionne correctement. Une réforme de structure, donc l’inverse de la précédente, ou c’est tout le mécanisme qui doit être changé pour que la société fonctionne comme avant. Mais que ce passe t-il quand la société rejette cette réforme, un peu à l’image d’un corps qui rejette une greffe du cœur? Si les acteurs sociaux - c’est-à-dire « nous » - refusent cette réforme, quel est l’intérêt du corps politique de mener un réforme ? De plus, la société semble décider de l’avenir de la réforme, semble la seule en droit de qualifier cette dernière de vraie ou de fausse! Enfin, la réforme peut-être « une fenêtre d’opportuniste », en ce que les politiciens jouent sur les délais [avant ou après des élections politiques par exemple], à l’instar du Front Populaire en 1936. Ainsi, soit la réforme passe, soit il est trop tard! Parce que si nous sommes face à ce moment fâcheux, que nous qualifierons de « fin de délai », l’opinion publique peut très bien être contre la réforme (ne pas être d’accord) ou alors un élément peut contraindre cette volonté de réformer : un fait extérieur (exemple : de nouvelles élections). Toutefois, on peut accorder aux politiciens un certain courage politique mais surtout une réelle exigence de convictions, en ce qu’il faut constamment qu’ils se confrontent à l’opinion publique, qui peut très bien aller dans le sens de cette réforme ou au contraire peut la dénigrer. C’est ce qu’on a pu constater, à titre indicatif, pour la réforme tendant à abolir la peine de mort, ou l’opinion du corps politique se heurtait à celle de la société en générale. Néanmoins, si la société semble être l’élément important pour qualifier telle ou telle réforme de vraie et efficace, le silence apparaît aussi comme un ennemi de cette réforme, tout ceci pour dire in fine que le débat public est indispensable.

Maison Albin

Exposition : Berlin - Le mur de la honte

Le mur de Berlin, voilà quel était le sujet de l’exposition proposée dans la maison du Loir-et-cher, dans le cadre des Rendez-Vous de l’Histoire. Si on y pense, l’exposition tombe sous le sens : pourquoi ne pas parler de cet événement, qui nous est encore si contemporain? Le public est plongé dans le contexte de la guerre froide, où Berlin, symbole de la séparation est-ouest, essayait de respirer sous l’oppression politique des grandes puissances soviétique et américaine. On commence le voyage dans le passé, par l’intermédiaire d’un guide pointilleux du détail iconographique (M. Farid Abdelouahab), dès 1944 avec les protocoles de Londres, confirmé à Yalta par la suite, définissant les zones d’occupation de l’Allemagne. 1945 : Berlin est occupée par les chars soviétiques. Des chars d’ailleurs très mal accueillis à coup de pierre, projetées par les Berlinois, qu’ils soient jeunes ou vieux…. Les soviétiques ne devaient pas occuper Berlin ! C’est ce qu’on pouvait ressentir en regardant les visages, les yeux de la population pleins de haine - et de peur. L’exposition a choisi
de mettre en lumière la vie de la population qui a subi cette séparation.
Colère, joie, tristesse, déchirements, pleurs… on pouvait partager toutes ces émotions par le biais de ces images, aussi marquantes les unes que les autres. Que se soit une photographie de deux personnes âgées recherchant, par le biais de jumelles, leurs enfants et petits enfants. Que se soit une famille entière perchée à un lampadaire pour saluer ou plutôt dire au revoir à leur famille de l’autre côté de la frontière. Que se soit aussi les photographies de propagande, saluant le plan Marshall, illustrant de manière trafiquée un avion américain livrant nourriture et autres choses à la population berlinoise, placée du mauvais côté de la frontière. Pourquoi trafiquée? Parce qu’après analyse, comme le montrait notre guide, si on observait le regard des gens placés sur une sorte de petite colline, et qu’on observait la position de l’avion, on remarquait très nettement que les yeux n’étaient pas fixés dans ce sens. Comme si l’avion n’existait pas ou que la population était blasée de ces aller-retour aéronautiques. Mais comment le pouvait-elle si l’avion en question venait leur apporter de la nourriture pour vivre? La solution se traduisait tout simplement par un coup de génie de la politique américaine, en superposant image (l’avion) sur image (le paysage en ruine avec la population). De surcroît, nous étions devant une superbe propagande bien ficelée, puisque des années après même devant l’image un public, même averti n’y aurait vu que du feu! Bravo Monsieur le guide. Toutefois, cette époque était annonciatrice de tensions et de négociations : c’est aussi pourquoi ce mur qualifié « de la honte » a été construit. Et à quel prix? Les berlinois de l’Est étaient invités par l’armée soviétique à construire le mur de leur déchéance. On imagine cela en regardant les visages des maçons allemands, honteux de faire cela, mais obligés par le simple fait de vouloir vivre. D’ailleurs une photographie des plus choquantes, nous dresse la fin tragique, d’un maçon qui voulait profiter de sa situation pour traverser de manière furtive la frontière est-ouest, mais ceci s’était sans compter sur les gardes soviétiques aux aguets. La fin tragique de cet homme a été photographiée et nous donne un spectacle barbare. L’homme gisant au pied du mur, criblé de balles soviétiques, et où personne n’accourt pour le secourir. La réalité rattrapait la fiction pour le spectateur à ce moment là. Enfin, le mur de Berlin est aussi célèbre pour sa chute. Et là, les photographies fusaient, accompagnées de bandes sons et d’images… comme une explosion de joie à laquelle le public était convié. A tel point que l’on pouvait remarquer les yeux pétillants et les esquisses de sourire sur le visage des spectateurs ayant vécu cet événement. La communion était parfaite entre le public et l’œuvre d’art. De sorte que le guide avait réussi son pari, celui de faire voyager le public vingt ans en arrière à travers la vie de la population qui a souffert de ce mur de la honte. De surcroît, on a beau avoir vingt ans, trente ans, cinquante ans ou quatre-vingts ans, le mur de Berlin reste une référence historique, nous rappelant qu’il n’y a pas si longtemps, avant l’Union Européenne, l’Europe était à ce point déchirée et aujourd’hui, vingt plus tard nous en sommes tous plus ou moins affectés … Encore une fois merci et bravo M. Farid Abdelouahab pour ce voyage ludique et plein de valeurs.
Maison Albin

dimanche 16 novembre 2008

- Penser et représenter l'Europe -

La conférence qui avait pour thème penser et représenter l'Europe, a
pu montrer par différents intervenants très intéressants que l'Europe
que l'on veut construire peut être très différente. Sur la définition
même de l'Europe, des questions se posent ; est-ce une Europe grâce à
la géographie, auquel cas l'Islande n'en ferait que partiellement
partie en ce que la dorsale sous marine divise le pays en deux, d'un
coté l'Islande serait européenne, de l'autre non et qui pose le
problème bien connu de la Turquie. L'Europe serait-elle en revanche
définissable grâce à l'unité de la culture, de l'histoire et de la
langue qui devrait la caractériser ? Ne pourrait-elle pas être une
construction pour contrer quelque chose d'autre, l'Europe d'Adenhauer
a par exemple été construite contre le marxisme.
Après cette question de définition de l'Europe, se pose la question de
ce que l'on veut faire de cette Europe, c'est une question qui découle
de la première. En effet, pour les Etats-unis, l'Europe est vue comme
le vieux continent et pour les Chinois comme un bloc. La question est
de savoir non seulement ce que pensent les autres pays, non européens,
de l'Europe mais ce que veulent les européens eux mêmes. Or ces
derniers ne le savent pas eux-mêmes, une hésitation entre l'Europe
politique, sociale ou économique est toujours présente et freine
l'établissement de cette Europe qui fonde pourtant tant d'espoirs.
L'Europe nous apporte des avantages évidents, avec par exemple les
syndicats européens, ou la création de l'Euro qui permet aujourd'hui
de faire face à la crise financière que l'on connait, l'Euro a permis
que les pays européens qui y adhèrent ne coulent pas les uns après les
autres, ou du moins pas tout de suite. Les apports que l'on peut
actuellement constater ne sont malheureusement plus suffisants
aujourd'hui, chacun attend quelque chose de l'Europe et cette chose
n'est jamais la même. Au niveau national, les pays n'attendent pas la
même chose de l'Europe, on peut par exemple penser à l'exception de la
Grande Bretagne, bénéficiant toujours d'un statut particulier, mais à
l'intérieur même des pays, les citoyens n'attendent pas la même chose
de l'Europe. On en arrive à une incompréhension de l'Europe qui mène à
un refus de son évolution comme en témoigne le refus de ratification
du traité constitutionnel par plusieurs pays et le refus de
ratification du traité de Lisbonne par l'Irlande. La construction
européenne est donc nécessaire mais très difficile d'autant plus si
l'on ne cesse d'ouvrir les portes à cette union de pays.
Les intervenants ont été très intéressants et complets dans leurs
interventions, ils ont bien définis les problèmes contemporains que
rencontrent les citoyens européens mais n'ont pas pu apporter de
solution puisque c'est à chacun de s'intéresser à l'Europe et de se
forger une idée sur elle, de savoir ce que l'on en attend d'elle pour
permettre une évolution et une action européenne. C'est ensuite du
rôle des politiques de mettre en œuvre la volonté de la nation; de
l'unifier, pour pouvoir représenter cette vision internationalement.
C'est ainsi que l'Europe pourra se construire et être aussi efficace
que tout le monde le souhaite !

samedi 15 novembre 2008

Historiens à Libération : des journalistes d'un jour ?



Jeudi 9 Octobre, les historiens étaient à l'honneur à la rédaction de Libération pour la réalisation du Libé des Historiens. Parmi eux, Fabrice d'Almeida, Gilles Pécout et Isabelle Veyrat Masson. Trois historiens, trois visions et trois ressentis, pas toujours si éloignés les uns des autres, d'un même événement.


Didier Pourquery (cf Entretiens avec Didier Pourquery, directeur délégué de la rédaction) avait déjà expliqué auparavant que s'établissait un rapport de négociation entre les journalistes et les
historiens.
Il faut dire que pour les historiens, l'exercice n'est pas habituel. Se contenter d'une moyenne de 4000 signes par articles alors qu'ils ont l'habitude d'écrire plusieurs pages sur un seul sujet en
plusieurs jours, on ne peut que comprendre leur inconfort dans ce travail. D'où l'aide des journalistes, pour qui se genre de travail n'est qu'une formalité. Gilles Pécout dira que « le rapport au temps est différent » et donc que « l'urgence déculpabilise ». Isabelle Veyrat Masson quant à elle se prêtera même au jeu en faisant « une conclusion un peu journalistique ». Et elle avoue : « je ne l'aurai pas fait dans un article scientifique ». Les historiens joueraient-ils aux journalistes ? Même si cela aurait pu être le cas, ça ne l'est pas. Car les journalistes ont préservé leur rôle : correction, modification des textes, accroches, titres.. ils veillent sur tout ce qui fait le squelette d'un article journalistique. Ce qui valut de petits désaccords entre ces collaborateurs d'un jour. On comprend alors mieux ce rapport de négociation dont parlait le directeur délégué alors que Fabrice d'Almeida parlait quant à lui de « contraintes ».


Gilles Pécout et Fabrice d'Almeida




Celui-ci a un regard assez critique (et expérimenté) sur la collaboration entre historiens et journalistes. Cet invité récurrent d'Yves Calvi dans C dans l'air commence à connaître les rouages de la communications et des médias : « la collaboration peut être minimale
et sans grande complicité. Mais en participant souvent à certaines émissions, on crée une relation de complicité et de confiance ». Mais les relations avec les journalistes peuvent aussi être d'ordre plus conflictuel : « on peut parfois vouloir vous faire dire plus que vous ne le voulez ». Isabelle Veyrat-Masson ira plus loin : « On se sent trahi par la communication : elle resserre la pensée, la durcit, et finalement la trahit ». D'où ce besoin réciproque à Libération de
négociation entre les deux parties, signe d'un grand respect pour la profession et le travail de chacun. Isabelle Veyrat-Masson


Les Historiens participant à ce numéro du Libé ne gagnaient pas un sou en inscrivant leur nom en dessous de leur précieux article. Mais leur motivation était tout autre que pécuniaire. Car en inscrivant leur nom dans un quotidien national, ils s'assurent autant d'une possible notoriété publique que d'une reconnaissance académique. « L'Historien gagne en identité » dira Fabrice d'Almeida. Ainsi, il se voit plus facilement inséré dans des réseaux très fermés et très souvent sollicités par divers médias. Un cercle vertueux pour les uns, et vicieux pour les autres puisque, pour reprendre l'expression d'Isabelle Veyrat-Masson, « la notoriété engendre la notoriété » et de ce fait exclu tout ceux qui ne sont pas intégrés dans un réseaux. Mais une fois cette fameuse notoriété acquise, reste à savoir comment elle va être utilisé : pour la postérité ou pour faire passer ses idées ? Pour Gilles Pécout, pas de doute : participer au Libé des Historiens permet de « faire passer des idées auxquelles on croit », avant même de penser à une ouverture vers une éventuelle notoriété.


Même si leur motivations et leur appréhensions pouvaient être sensiblement différentes, tout ces historiens n'ont pas caché leur plaisir d'être les hôtes de Libération. Tandis que d'Almeida « conçoit cet exercice comme un amusement », Veyrat-Masson ressent quant à elle « une satisfaction narcissique » à participer à ce numéro.
Plaisir d'être connu, plaisir d'être reconnu et plaisir de partager ses expériences et ses connaissances, voilà peut-être comment résumer cette journée à Libération pour ces historiens.

vendredi 14 novembre 2008

Etude sociologique, non exhaustive, des RDV de l'hitoire de Blois

- Compte rendu des questionnaires aux personnes interrogées aux RDV de l’Histoire de Blois. -
Les quelques personnes que j’ai interrogées dans les files d’attentes(parfois nombreuses et longues) étaient des professeurs d’histoire géographie ou des retraités. Pour les deux premiers professeurs interrogés, ce n’était pas la première fois qu’ils venaient, l’un venait depuis quatre ans et l’autre depuis trois. Pour la personne retraitée, c’était la première fois. Tous les trois étaient ravis de cette expérience. Les deux premiers, professeurs, habitaient Paris oula région parisienne et la personne retraitée vivait quant à elle dans la région d’Orléans.
Pour les deux premières personnes, professeurs venant de Paris, ils avaient eu connaissance de cet événement par courrier pour l’un d’entre eux et par le bouche à oreilles des collègues de travail pour l’autre. La personne retraitée quant à elle avait eu connaissance de cet événement par une amie avec qui elle était venue et avec qui elles se partageaient les conférences pour se faire un compte rendu entre elles dans les files d’attentes...
Ces trois personnes sont restées respectivement quatre, trois et deux jours, le premier professeur logeait à l’hôtel avec son épouse à Blois, (ce qui permet des retombées économiques pour cette ville grâce à un événement de telle ampleur !) le deuxième rentrait à Paris par le train et enfin la personne retraitée restait dormir chez son amie à Blois.
Les trois personnes interrogées ont apprécié l’organisation assez bien faite pour un événement aussi grand malgré les heures d’attentes pour une conférence parfois. Elles ont apprécié la qualité des conférences et la diversité des sujets traités.

Ainsi, avec cet échantillon de trois personnes interrogées, deux sont professeurs et une est retraitée, cela montre assez bien les personnes présentes à cet événement. Dans la majorité, les professeurs sont présents parce qu’ils sont la cible de la publicité de cet événement, professeurs d’université comme de secondaire puisque dans mon étude,les deux étaient représentés. Les personnes retraitées sont également présentes et notamment le jeudi et le vendredi. En revanche, d’autres personnes sont évidemment présentes lors de cet événement mais ne sont pas représentées dans mon étude, il s’agit des étudiants, pourtant nombreux cette année à cause du thème annuel qui se rapprochait du thème d’étude du CAPES ainsi que les élèves de secondaire, pourtant présents notamment le jeudi et le vendredi. En outre, les familles bien présentes le weekend ne sont elles aussi pas représentées dans mon étude mais bien présentes dans les faits.
Cette étude n’est donc évidemment pas exhaustive mais montre tout de même la proportion des professeurs à cet événement. Certaines conférences sont d’ailleurs clairement tournées vers eux avec par exemple l’une d’entre elles qui avait pour but de trouver comment faire pour que les élèves retiennent ce que les professeurs leur apprennent, des cartes de géographie pour les classes étaient en vente. Le public ciblé était donc en partie les professeurs. Il n’était évidemment pas le seul et de nombreuses conférences, la majorité d’entre elles, ne leur étaient pas précisément destinées. C’est ce qui permet d’attirer un public aussi large, bien que le point commun des personnes présentes soit tout de même qu’elles sont assez intéressées par l’histoire ou le thème des européens pour venir à cet événement tout le weekend ou une bonne partie de celui-ci.
L'attirance crescendo pour cet événement démontre donc la qualité des conférences puisque les personnes présentes ne viennent pas nécessairement de Blois, dans mon étude aucune d’entre elles n’était originaire de Blois, et sont prêtes à rester dans une file d’attente en plein soleil pendant plus d’une heure parfois, pour assister à l’une des conférences.

- L'Europe puissance, mythe, utopie ou réalité? -

Cette conférence, pour laquelle une autre étudiante dans le même UEL que moi et moi-même avons attendu 1heure30 dans une file d’attente pour rentrer dans le fameux hémicycle valait la peine d’attendre ! Elle était organisée par de nombreux intellectuels et personnages politiques ce qui la rendait passionnante mais parfois difficile àsuivre…
Les conférenciers présents ont posé les problématiques essentielles de l’Europe à savoir, définir ce que l’on veut en faire. Tout le monde veut d’une Europe puissance mais est elle possible et est elle réalisable ? Les données de base qui ont étaient annoncées dés les premières minutes de la conférence ont été celles de dire qu’une Europe puissance était une réalité du point de vue économique et financier. En effet, on connaît aujourd’hui la valeur de l’Euro par rapport à celle du dollar par exemple. L’Europe puissance est une utopie en matière de politique intérieure puisque chacun souhaite en réalité défendre l’Etat nation et chaque pays souhaite une politique européenne intérieure identique à celle de son pays. Enfin, l’Europe puissance est une utopie en matière de politique étrangère. Il peut par exemple être cité le cas, malheureusement bien connu, de la mésentente sur la participation à la guerre en Irak ou encore à propos du conflit géorgien, plus récent. Une fois ces données de base établies, la conférence a « commencé sérieusement » mais les conférenciers n’ont fait en réalité qu’étayer ces trois données debase.
Cette conférence de haute volée a parfois été difficile à suivre,surtout à l’heure de la digestion et après 1heure ½ d’attente… mais a été passionnante dans son ensemble en ce que les intervenants étaiente xtrêmement intéressants et faisaient des références pertinentes à den ombreux éléments. Les références étaient cependant compréhensibles et reconnaissables par tous parfois mais ceci n’était pas tout le temps le cas, ce qui est un peu regrettable pour une conférence qui s’inscrit dans un événement qui a pour but de vulgariser l’histoire. Mais une conférence de cette catégorie permet de remettre les grandes idées en place, de comprendre les mécanismes dans leurs grandes lignes et de mieux percevoir les enjeux du monde qui nous entoure. Cet événement a donc permis de revenir sur l’essentiel par des intellectuels qui expliquant très bien les enjeux en question et d’approfondir des questions plus délicates que certaines personnes pouvaient saisir si elles bénéficiaient d’un bagage culturel suffisant.
Etant sortie de cette conférence fatiguée par l’attention qu’elle demandait mais ravie par la compréhension et la remise à niveau qu’elle m’avait apportée, je pense que les organisateurs des RDV de l’histoire et de cette conférence en particulier ont correctement rempli leur mission de vulgarisation de l’histoire d’un coté mais d’approfondissement de l’autre, sans négliger la qualité des interventions.

- Faut il en finir avec la Cinquième République? -

Etant étudiante en droit, en voyant le titre de cette conférence, je m’attendais plus ou moins à un cours constitutionnel sur la cinquième République et sur les besoins de son évolution par rapport auxinstitutions connues avant. En réalité, François Bayrou était l’un des invités et la conférence m’est apparue comme une conférence politique où François Bayrou exposait son point de vue politique, presque son programme d’élection des élections présidentielles de 2007, alors qu’un autre homme politique de droite exposait les nécessités de conserver les institutions de la cinquième. Au milieu, deux historiens tentaient de concrétiser et d’étayer le débat avec des exemples historiques.
La conférence, bien que n’étant pas du tout ce à quoi je m’attendais, m’a intéressée dans le sens où elle m’a permis d’avoir des arguments valables pour garder la cinquième République alors que la tendance est toujours au changement et à l’effacement des institutions antérieures pour construire quelque chose de nouveau. L’intervention des historiens dans un débat politique comme celui-ci permettait une relativité de la volonté imminente des hommes politiques de tout changer.Cette conférence m’a donc apportée une critique plus ou moins fondéede la vision de la politique de François Bayrou par des historiens et un homme politique de droite. En effet, aucune analyse correctement fondée de sa politique ne m’avait été faite auparavant et cette conférence m’a permis de me forger un point de vue probablement plus objectif, ayant pu écouter des intervenants qui ont argumenté en faveur ou non d’une redéfinition de la cinquième République et d’une refonte totale ou non des institutions.
Cette conférence bien que très intéressante, m’a essentiellement parue politique et dans un but de convaincre l’auditoire de ceta mphithéâtre d’une idée politique alors qu’elle avait lieu dans le cadre des RDV de l’Histoire. Bien que cela ne m’ait pas dérangé puisque j’ai pu avancer dans ma conviction politique personnelle,certains auraient pu critiquer un manque d’histoire dans cette conférence. Cela n’est pourtant probablement pas dû au sujet à tendance politique puisque la conférence de la veille dont le sujet était « qu’est qu’une vrai réforme ? » n’avait pas eu cet aspect, le débat ayant permis une véritable analyse critique avec des références historiques intéressantes. Cette différence tient donc peut être aux intervenants qui contrairement à la conférence de la veille, avaient encore le pied à l’étrier et des intérêts à défendre alors que la veille, les intervenants n’avaient plus à convaincre leur auditoire,Martin Hirsch étant déjà au gouvernement et la réputation de Jack Langn n’étant plus à faire.